A cause de la révolution industrielle, les océans sont de plus en plus acides, avec des conséquences importantes pour la faune.
C'est notamment le cas pour les crabes.
Selon une étude publiée dans le Science of the total environment, l'océan Pacifique devient de plus en plus acide.
A tel point que la carapace des crabes de Dungeness (ou Metacarcinus magister) serait en train de se dissoudre.
Vivant sur la côte ouest des Etats-Unis, cette espèce de crabe est très prisée pour sa chair.
Les scientifiques se sont aperçus que les larves de ces crabes étaient particulièrement touchées.
Ainsi, les carapaces sont moins performantes pour les protéger des prédateurs, et sont moins efficaces pour soutenir la croissance des muscles.
De plus, le PH plus bas contribue à déstabiliser les mécanorécepteurs des larves, augmentant la possibilité de perte de fonctions sensorielles et comportementales.
Les conséquences sur les crabes de Dungeness adultes ne sont pas encore connues.
Mais les chercheurs supposent que "les modèles de comportement aberrants observés chez plusieurs espèces de crustacés… comme un mouvement plus lent, moins tactile, un temps de recherche prolongé, ainsi qu'une altération de la nage" pourraient être dus à une acidité accrue.
Et les crustacés ne sont pas les seuls à être impactés par l'acidification des océans. C'est notamment le cas des coraux et des requins.
L'acidification est l'une des menaces majeures qui pèsent actuellement sur les océans.
Selon les scientifiques, les eaux sont devenues 30% plus acides au cours des deux derniers siècles, avec un pH passé de 8.2 à 8.1.
En cause : les émissions de dioxyde de carbone (CO2) ont augmenté avec la révolution industrielle.
Problème, ces émissions sont en partie absorbées par les océans et ont pour effet de modifier leur chimie.
Cette baisse de pH de 0.1 en 200 ans est plus rapide que ce que les océans ont connu au cours des derniers 50 millions d'années.
Et la tendance n'est pas prête de s'inverser.
D'après une estimation parue en 2013, l'acidification globale devrait se poursuivre, jusqu'à abaisser le pH des eaux à 7.3 d'ici 2300.
Source Géo de Chloé Gurdjian